Au Soudan, depuis le coup d’Etat du 15 avril, plus de 6000 civils ont été tués et 7.1 millions ont été obligés de fuir. Dans ce contexte de crise, les églises deviennent des abris et apportent un soutien matériel et spirituel aux populations.
La guerre civile fait rage au Soudan, opposant les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF), un conflit qui a entraîné le déplacement de 7,1 millions de personnes. Ces millions de personnes, confrontées à des conditions de vie difficiles, sont accueillies dans les églises qui essayent de répondre à leurs besoins.
Vatican News rapporte le témoignage du père Jean (nom modifié pour des raisons de sécurité NDLR), prêtre missionnaire dans le sud du Soudan depuis 6 ans. Il accueille dans son église ceux qui ont fui les combats au nord du pays.
Dans un contexte où les structures d’aides sont peu nombreuses, l'homme d'église rappelle la nécessité de rester sur place pour "accueillir les gens qui fuient, pour les recevoir et les assister, financièrement et spirituellement". Il affirme que seule l’Eglise et certaines ONG restées sur place peuvent répondre aux besoins et à la détresse des déplacés.
"De nombreuses personnes ont été traumatisées par des conflits armés dans les différents coins du Soudan. Notre rôle c’est avant tout la disponibilité pour accueillir les gens qui fuient pour les recevoir et les assister, financièrement et spirituellement."
Dans le pays, certaines églises sont toutefois l’objet de vandalisme et de pillage selon le père Jean, qui regrette la persécution exercée par le gouvernement sur les chrétiens.
"Le système en lui-même persécute les chrétiens : sur le plan politique, c'est impossible d'avoir les chrétiens dans les hauts niveaux, et sur le plan éducatif, aucun chrétien n’enseigne dans les écoles de l'État".
Le Soudan est classé 10e dans l’Index Mondial de Persécution des chrétiens 2023 de l’ONG Portes Ouvertes qui indique que les chrétiens subissent "des discriminations quotidiennes en société, et n’osent partager leur croyance".
De son côté, l'UNICEF tire l'alarme sur le sort des enfants tués ou blessés dans la région du Darfour, l'organisation pointe une augmentation de 450% par rapport à l'ensemble de l'année 2022.
Mélanie Boukorras